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23 juillet 2011 6 23 /07 /juillet /2011 14:30

 

Depuis son entrée dans l’Europe, en 1981, la Grèce à bénéficié de subventions colossales. En 30 ans, l’état grec a perçu 230 milliards d’euros, soit l’équivalent de son PIB actuel. Déjà, dans les années 80, les européens s’étonnaient du gouffre financier que représentait l’aide prodiguée à ce nouveau partenaire. Il s’agissait de positionner l’économie grecque au niveau de l’Europe des 9 (Allemagne, Belgique, Danemark, France, Irlande, Italie, Luxembourg, Pays-Bas, Royaume-Uni).

 

Cependant, les grecs n’ont jamais utilisé ces fonds pour développer leur économie. L’argent coulait à flot et comme souvent, lorsque la manne providentielle est récoltée à profusion et sans effort, l’argent a été utilisé à d’autres fins. Plusieurs scandales, par le passé, ont montré comment les particuliers, les entreprises et les politiciens ont détourné les aides européennes au profit d’intérêts personnels.

 

Parallèlement, la corruption a miné l’état. Les politiciens et fonctionnaires ont favorisé l’accès de certaines personnes à des postes privilégiés au sein du service public. Aujourd’hui, la Grèce compte près de 25% de fonctionnaires parmi les actifs. Une fonction publique pléthorique et corrompue.

 

Au fil du temps, la crise s’est installée et a culminé lorsque l’on a appris que Kostas Karamanlis, ex-premier ministre grec, avait menti sur l’importance du déficit budgétaire de son pays. La zone euro, créancière, en a subit les conséquences et il a fallu réagir rapidement. Dans un premier plan de sauvetage, discuté l’an dernier, la Grèce s’est vue octroyer par l’Europe 110 milliards d’euros. Cela n’a pas suffi et un deuxième plan a du être envisagé. Face aux réticences des états membres et notamment de l’Allemagne, le premier ministre, Georgios Papandreou, déclarait récemment qu’il était temps pour l’Europe de se réveiller et de trouver une solution à la dette abyssal grecque qui gangrène la zone euro. Quelle audace !

 

La France, en particulier le secteur privé, est la première concernée par la dette grecque. Aussi, N. Sarkozy s’est personnellement investi pour convaincre la Communauté de la nécessité de ce deuxième plan de sauvetage. C’est ainsi que le 21 juillet dernier, un accord entre les dirigeants européens, réunis à Bruxelles, a été trouvé sur la base d’un nouveau prêt de 109 milliards d’euros, supporté à hauteur de 59 milliards par le secteur privé. L’état français, prend à sa charge 15 milliards d’euros.

 

Qui va payer ?

Philanthropie ne rime pas avec finance et il faut être bien conscient que c’est encore le petit peuple qui paiera la facture sans, bien entendu, bénéficier en retour des intérêts produits.

 

Dans ce monde des affaires, de la politique et de la haute finance, nous ne sommes que des pions. Les tsars, dit-on, jouaient leurs moujiks aux cartes. Nous sommes ces moujiks.

L’affaire Kerviel nous a montré qu’un employé, sous la responsabilité et le contrôle de sa hiérarchie, peut être traduit et lourdement condamné devant le tribunal correctionnel pour avoir fait perdre 5 milliards d’euros à la banque qui l’employait. Dans la crise de la dette grecque, ce sont des centaines de milliards d’euros qui sont en jeu et, en dépit de la responsabilité avérée de politiciens véreux aucune action en justice n’est envisagée. Il convient, dès lors, de constater que ce ne sont pas les créances qui sont pourries mais bien ceux qui les ont produites.

 

En France, les dérives sont les mêmes : Surpopulation de fonctionnaires, gaspillage de l’argent publique, privilèges, déficit budgétaire colossal qui ne cesse d’augmenter chaque année (pour 2011 : 1 646 milliards d’euros de dette, 50 milliards d’euros d’intérêt et un déficit public de 150 milliards d’euros), surimposition, iniquité entre contribuables, etc. Combien d’affaires, dans lesquelles la responsabilité de l’état était engagée, ont fait l’objet de remboursement par les contribuables (Carrefour du développement, Crédit Lyonnais, Urba, Péchiney, Elf, etc.) ; sans parler des affaires plus modestes (HLM de Paris, Emplois fictifs,  marchés publics truqués, Corys SA, Bettencourt, etc., etc.). La liste est très longue et montre à quel point, pour beaucoup, faire de la politique, c’est avant tout faire des affaires malhonnêtes, sans être inquiété outre mesure.

Est-ce citoyen que de ne rien dire ? Sommes-nous vraiment dupe des manœuvres et des mensonges des politiciens ? Ce système politico-financier-juridique, qui sert et protège des parasites, doit-il continuer de nous spolier ?

 

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16 juillet 2011 6 16 /07 /juillet /2011 16:50

 

Le 14 juillet 1789, le peuple de Paris prend la Bastille. Nous sommes au début de la révolution française, qui a vu la chute de la monarchie, l’abolition des privilèges et la « Déclaration des droits de l’homme et du citoyen ». Un an plus tard, au Champs-de-Mars et en province, jour pour jour après la prise de la Bastille, les Français organisent la « fête de la fédération » pour célébrer la révolution, la liberté et la fraternité. C’est un jour de liesse et, dans certaines villes, la Garde nationale défile.

 

Aujourd’hui et depuis 1880, l’anniversaire de la fête de la fédération, le 14 juillet 1790, est une fête nationale française. Ce n’est pas la prise de la Bastille qui est commémorée, même si la date de la fête de la fédération avait été choisie en son souvenir, mais l’unité nationale.

Le défilé de la « Garde nationale », sorte de police constituée à l’époque de miliciens du peuple en charge de protéger les biens et les personnes, est remplacé par des défilés militaires.

Cependant, le 14 juillet reste l’anniversaire de la révolution et surtout celui de ce qu’elle a apporté au français : La liberté, l’égalité, la fraternité.

 

Lorsqu’Eva Joly souhaite remplacer le défilé de l’armée française par un défilé citoyen, elle ne fait que revenir aux sources de la fête du 14 juillet. Contrairement à ce que certains veulent faire croire, ses propos ne discréditent pas l’armée ; dont on sait ce qu’on lui doit, le courage et l’abnégation de ses soldats ; mais militent en faveur de l’union des Français : Cette unité perdue depuis des décennies et remplacée par l’égoïsme qui procède de la misère et des difficultés que la France connait à cause de privilégiés peu scrupuleux.

 

Il faut bien dire qu’Eva Joly a la culture, sous-jacente, des gens des pays du nord. Ces peuples qui ont depuis longtemps une longueur d’avance, en matière de civilité et de morale, sur les pays méditerranéens. Elle a déclaré : « J'ai rêvé que nous puissions remplacer ce défilé par un défilé citoyen où nous verrions les enfants des écoles, où nous verrions les étudiants, où nous verrions aussi les seniors défiler dans le bonheur d'être ensemble, de fêter les valeurs qui nous réunissent ». Cette phrase a provoqué un tollé général !

Presque tous les commentaires des hommes et des femmes politiques associent intimement et exclusivement l’anniversaire du 14 juillet à l’armée. Ces gens oublient scandaleusement qu’il s’agit de se souvenir de la révolution du peuple français contre la monarchie absolue, les inégalités et les privilèges. Après réflexion et retour dans l’histoire, je ne suis pas sûr, du tout, que les Français aient la même lecture de la proposition d’Eva Joly, que les politiciens qui ont fustigé cette candidate des Verts.

 

La classe politique, à droite comme à gauche, est quasiment unanime pour condamner les propos d’Eva Joly. Dans les faits, ce que les politiciens condamnent, ce n’est pas une atteinte à la tradition et à l’armée française mais les valeurs même qui ont participé à la révolution française. La curée dont est victime la pensée d’Eva Joly, est celle de l’espoir de revivre un jour cet élan de fraternité nationale du 14 juillet 1790.

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10 juillet 2011 7 10 /07 /juillet /2011 21:30

 

En France, 2,6 millions de personnes sont inscrites à « pôle-emploi », soit près de 10% de la population active (28 millions). En réalité, 4,3 millions de personnes, en condition de travailler, sont sans emploi. Parmi ces français, certains ne souhaitent pas travailler mais pour la plus part, trouver du travail est difficile. Le « pôle-emploi » ne les aide pas beaucoup, quand il ne leur supprime pas toute ressource à échéance de leur droit aux allocations.

 

Il convient également d’observer que l’administration fait plus facilement le ménage parmi les inscrits à pôle-emploi, qu’elle ne leur trouve du travail. Finalement les statistiques du chômage sont assez stables, dans la mesure où, à la moindre occasion, les chômeurs sont rayés des listes de demandeurs d’emploi.

 

L’état, en parti responsable de la précarité, a meilleur rôle de stigmatiser les chômeurs plutôt que d’adopter les mesures qui s’imposent, notamment en matière de réduction des dépenses publiques, de fiscalité, d’éducation, de collaboration universités-entreprises, d’audit et d’organisation de pôle-emploi et de son ministère de tutelle. Avant de demander de travailler plus, probablement pour payer plus d’impôt, il faudrait d’abord permettre aux français d’avoir du travail.

 

L’anathème, que les politiciens qui nous gouvernent jettent sur les sans emploi, se transforme parfois en ségrégation infantile. En effet, récemment, le maire de Thonon-les-Bains (Haute-Savoie) a décidé de restreindre l'accès des enfants de chômeurs aux cantines scolaires. Les chômeurs devront justifier de leur recherche d’emploi pour que leurs enfants soient admis à la cantine et ce, dans la limite des places disponibles. Pour enfoncer le clou, le règlement intérieur, voté par la municipalité, prévoit un planning mensuel de réservation, à la seule attention des enfants de chômeurs.

 

Il y a 70 ans, de telles idées, pour le moins iniques, trottaient dans l’esprit d’un petit moustachu. Quelque soient les problèmes de budget, d’urbanisme, d’organisation… Il est intolérable de faire subir aux enfants des discriminations du fait des turpitudes des adultes. L’iniquité est, par principe, inacceptable ; la faire subir à des enfants, tributaires des adultes, est tout simplement monstrueux.

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12 juin 2011 7 12 /06 /juin /2011 13:05

 

La Syrie, pays du moyen orient, est depuis des décennies soumise à une dictature maintenue par l’armée.

Hafez el-Assad a pris le pouvoir en 1971 et l’a conservé jusqu’à sa mort en 2000. Cet homme, issu d’une famille relativement modeste reçu une éducation essentiellement militaire, notamment en URSS. Dès l’adolescence, il a mis ses capacités intellectuelles et sa force de caractère au service du militantisme et de son ambition personnelle.

Le régime instable de la Syrie et sa corruption, le caractère autoritaire, l’avidité et l’éducation martiale d’Hafez el-Assad ont contribués sans aucun doute à faire de lui le dictateur sanguinaire que l’on a connu.

 

Bachar el-Assad fils d’Hafez el-Assad et actuel président de la Syrie, n’était pas appelé à gouverner. Il n’avait, d’ailleurs, pas reçu d’éducation dans ce sens et se destinait à une carrière d’ophtalmologiste, en Angleterre semble-t-il. C’est son frère aîné qui devait succéder à son père mais un accident de voiture, où il trouva la mort, changea la donne. C’est ainsi que Bachar el-Assad se retrouva, plus ou moins malgré lui, propulsé à la présidence du pays.

 

Installé au pouvoir, Bachar el-Assad prétendait instaurer la liberté de parole et la démocratie mais très vite, le régime retrouvait ses vieilles habitudes et l’opposition était jugulée.

Etait-ce la volonté de Bachar, initialement médecin, peu enclin à la politique et vivant à l’étranger ou a-t-il subit la pression des caciques du régime, de la même veine que le dictateur Hafez el-Assad ? Toujours est-il que le nouveau président a pris les oripeaux du dictateur autoritaire et répressif. La cupidité et la corruption ont eu raison de la morale commune, qui devait être la sienne avant la mort de son frère.

Aujourd’hui, dans le sillage de la révolution tunisienne, une grande partie du peuple syrien réclame la liberté et la démocratie mais le régime s’arcboute sur son pouvoir et protège la manne qu’il en tire. Aucun acte, aussi barbare et atroce qu’il soit, n’est exclu pour tenter de préserver les intérêts les plus scandaleux des dirigeants.

Fin avril 2011, Hamza al-Khati, un enfant de 13 ans, a été enlevé et torturé à mort par les forces de l’ordre. Il n’y a pas de mot pour qualifier les auteurs de cette ignominie. L’histoire nous a montré que l’homme peut être infiniment plus abject que le plus dépourvu de sentiment et le plus féroce des animaux ; nous savons que des enfants meurent tous les jours de la guerre, de la famine ou de l’abandon mais lorsque des êtres humains sont capables de torturer sciemment la jeunesse, la fragilité, l’innocence, jusqu’à la mort dans d’atroces souffrances, c’est la preuve que l’humanité est très loin d’être aboutie et qu’elle peut encore accoucher de monstres.

Bachar el-Assad est-il personnellement responsable de toutes ces exactions ? Est-il l’instigateur unique de tous ces crimes ? A-t-il l’autorité pleine et entière pour contraindre son entourage, sa police et son armée à de telles abjections ? Est-il le dictateur sanguinaire et sans compromis qu’a été son père ou, malgré l’intérêt évident qu’il tire du pouvoir, est-il néanmoins poussé à des extrêmes par son clan non moins intéressé ?

Sa culpabilité ne fait pas de doute mais il s’agit probablement d’étudier plus largement les responsabilités.

 

Le monde est plein de dictateurs petits ou grands, d’envergure nationale ou locale. Ils n’agissent que dans leur propre intérêt et usent du moindre de leur pouvoir pour écraser ou porter tord à ceux qui pourraient compromettre leurs avantages. Cette engeance, qui pourri la vie des gens simples et sans histoire, n’est pas près de s’éteindre.

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9 juin 2011 4 09 /06 /juin /2011 13:05

 

 « Dans ce récit je prétends faire voir d'un certain sot la remontrance vaine. »

La Fontaine

 

Illustration

Les technologies de l’information ont réduit notre planète à une mégapole avec son quotidien, ses sinistres, ses conflits, son commerce, ses affaires, ses notables… Presque tout se sait, est débattu, critiqué, dénoncé, accordé dans une vision globale où chaque organisation tente de faire valoir ses intérêts.

La confidentialité n’a plus sa place lorsqu’il s’agit d’affaires privées mais néanmoins associées à des personnalités de la finance, du show-business ou de la politique. Les médias s’emparent des affaires et la population suit les tribulations et les revirements des individus et des évènements mis sur la sellette. Dans ce flot d’images et de discours, ceux qui sont en définitive les plus médiatisés, sont les avocats.

 

Ces professionnels du spectacle s’accordent merveilleusement bien avec les journalistes, qui font de certains d’entre eux les vedettes de leur papier ou de leur émission. Les ténors du barreau n’en peuvent plus de se montrer et de pérorer devant leur public, si bien que le moindre scandale populaire est pour eux l’occasion de donner leur point de vue, de fustiger les uns et de critiquer les autres.

Nous voyons en ce moment comment les avocats de Dominique Strauss-Kahn se plaisent à trainer derrière eux une cohorte de journalistes, à entretenir le mystère, à suggérer le complot et à dénigrer la plaignante. L’accusé, lui, n’est pas tiré d’affaire et reste suspendu aux hypothétiques impacts favorables de la verve de ses avocats.

Plus près de nous, Roland Dumas, Jacques Vergès et Gilbert Collard sont prêts à défendre Mouammar Kadhafi, dictateur sanglant, que la morale la plus élémentaire condamnerait à la peine maximale. Ces trois avocats déjà célèbres, se donnent une fois de plus l’occasion de se pavaner devant les caméras et de vilipender ceux qui ont commandité ou laissé faire la guerre au dictateur Libyen. Tout cela leur fait une belle publicité sans pour autant exonérer leur client.

 

 

Morale

Certains avocats, poussés par les médias, sont devenus des « stars ». Ils ont des avis sur tout et sont sollicités pour leur grandiloquence qu’ils mettent au service du taux d’audience mais aussi de leur narcissisme. Ils portent le drapeau de ceux qui les conduiront au devant de la scène et accessoirement ils les tireront d’affaire.

 

« Hé ! mon ami, tire-moi de danger : Tu feras après ta harangue. »

La Fontaine

 

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3 juin 2011 5 03 /06 /juin /2011 16:52

 

Les religions les plus représentées, celles que l’on appelle les « grandes religions monothéistes », affirment l’existence d’un Dieu infini, père de l’univers et maître des hommes. Elles prônent la prière et la reconnaissance de lois divines. Ces lois, lorsqu’elles ne sont pas de l’ordre de la nature proprement dite, concernent les hommes et se fondent sur le principe du respect d’autrui.

 

L’autre, celui que l’on doit respecter dans son intégrité, dans sa propriété, dans ses différences, c’est son prochain, « fils de Dieu ». Mais, s’il n’y a qu’un seul Dieu, il y a en revanche plusieurs livres de la Loi, qui divisent les « fils de Dieu » en autant de courants de pensé. Or, la loi de Dieu est aussi universelle que celui dont elle porte le nom et ne souffre aucune divergence. C’est pourquoi seules sont « fils de Dieu » ceux qui suivent l’unique et authentique Loi divine. Les autres sont dans l’obscurantisme ou le péché et il convient, selon la loi, de les convertir ou de les soumettre.

 

Malheureusement, à ce jour, personne n’a encore déterminé avec certitude et sans équivoque quel est le livre de la Loi authentique, dicté par Dieu. Ce dernier ne s’étant d’ailleurs pas plus prononcé.

 

Pour l’heure, chaque religion défend ses convictions dans les formes recommandées par les textes et en accord avec sa loi. C’est ainsi qu’au Pakistan, Asia Bibi, jeune femme mère de deux enfants, a été condamnée à mort pour blasphème.

Son crime est d’avoir bu à un puits et d’avoir eu l’outrecuidance de répondre à ses compatriotes d’une autre religion, qui l’accusaient de salir l’eau.

Faute de pouvoir être entendue dans son pays, sa cause devrait être défendue en France par le Quai d’Orsay, suite à la visite récente d’Ashiq Maseeh son mari.

 

Lorsque la justice d’un pays obéit à une religion, lorsque des représentants de l’état sont assassinés pour avoir défendu une personne condamnée par les autorités religieuses, alors il n’y a ni nation ni citoyen mais des croyants et des infidèles, des fils de Dieu et des mécréants. Les règles sociales, les principes économiques, les modes de vie, les libertés se concrétisent dans un espace aussi ouvert et tolérant que la bienveillance d’une religion à l’égard de la sorcellerie.

 

En France, l’état laïque reconnait le droit aux citoyens d’avoir et de pratiquer une religion, dans le respect des lois de la république. Dans ces conditions, tous les cultes peuvent être représentés en toute indépendance.

Cependant, en dépit du fait que l’état, dans sa laïcité affirmée, devrait ignorer les principes religieux, plusieurs affaires ont montré qu’il n’en est rien.

D’abord l’histoire du « voile » que certaines étudiantes portent à l’école et qui a été pointé du doigt comme une forme de négation de la république. Ce foulard qui coiffe la tête de ces jeunes femmes devrait être regardé comme une tenue vestimentaire ordinaire. D’ailleurs, il n’y a pas si longtemps, le foulard comme couvre-chef était à la mode.

Ensuite l’interdiction des fameux signes ostentatoires d’appartenance à une religion. Nous n’avons jamais su exactement ce que signifiait « ostentatoire » dans le langage des politiciens mais surtout, on peut se demander comment un état qui se dit laïque et donc étranger à la religion peut-il, d’une part interdire des signes religieux, d’autre part prétendre être au fait de la symbolique des religions.

Enfin l’interdiction de la bourqa dénoncée comme instrument de soumission de la femme. Est-il besoin de rappeler qu’en France, les femmes sont particulièrement bien protégées contre les éventuels abus de leur mari et que ces derniers ne sauraient les contraindre sans risquer de se retrouver devant la justice si celles-ci portaient plainte. Il est donc, une fois de plus, abscond de dire que l’état est fondé d’interdire une tenue vestimentaire, dès lors que cette tenue ne porte pas préjudice aux autres citoyens.

 

Les religions se sont toujours combattues ou du moins ardemment concurrencées. Si le respect de l’autre est généralement prôné, il se trouve des intégristes pour défendre et imposer leurs convictions dans la violence et la destruction. L’histoire d’Asia Bibi en est un témoignage.

Du point de vue politique, les états qui se lient de près ou de loin à la religion, sont, de fait, soumis à des gouvernances arbitraires. Pour sa part, la laïcité garanti la même justice pour tous selon des lois neutre vis-à-vis des religions.

Nonobstant, laïcité de l’état ne veut pas dire laïcité des citoyens. C’est pourquoi l’obédience religieuse des uns et des autres doit pouvoir exister mais s’exprimer dans le cadre du strict respect des règles laïques de la république. Tout contrevenant aux lois de la république doit être condamné, quand bien même il aurait agit en accord avec les lois de sa religion. En conséquence, l’état n’a nul besoin de se mêler de ce qui ne le regarde pas.

 

La laïcité de l’état est une condition majeure de la démocratie et de la justice équitable. Cependant, elle peut être perçue comme la négation de la religion. C’est pourquoi l’état ne doit jamais se mêler de religion mais doit faire respecter les lois laïques avec fermeté. L’observation de ces principes constitue la garantie, pour tous, du droit à la liberté de penser selon ses convictions et dans le respect des autres.

 

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30 mai 2011 1 30 /05 /mai /2011 00:24

 

Nous sommes témoins, cette année 2011, de mouvements de révolte dans plusieurs pays. Une vague de liberté et de démocratie a commencé à submerger l’Afrique du nord pour se déverser maintenant sur notre vaste continent jusqu’aux portes de l’union européenne.

 

La Tunisie, l’Egypte, la Libbie puis la Syrie, la Jordanie, le Yémen… Aujourd’hui, la jeunesse espagnole campe dans les rues et réclame une vraie démocratie. Nous sommes là, juste derrière les Pyrénées et observons les évènements. Est-ce une digue qui nous sépare de ce flot ou simplement cette chaine de montagne au cœur d’un pays franco-espagnole ?

 

Les révolutions sont nées de l’aspiration des peuples à la reconnaissance de leurs droits fondamentaux : Le droit de s’exprimer, de choisir, de manger, de se loger, de se reposer, ou tout naturellement le droit de vivre décemment.

Les révolutions ont apportées le changement, parfois sous forme de démocratie parlementaire mais parfois aussi sous forme de dictature et parfois même simplement sous forme de transfert du pouvoir vers une autre classe minoritaire.

En définitive, quelque soit l’aboutissement des révolutions le peuple n’a jamais eu réellement le pouvoir et l’on continue de se poser la question de savoir s’il est préférable d’avoir le droit à la parole sans écho ou d’être interdit de parole.

 

Les pays arabes se sont révoltés contre des dictatures dont certaines sont elles-mêmes issues de la révolution. Ils souhaitent la démocratie pour le bien de tous et tous vont confier leur avenir à quelques individus.

Cette démocratie, tant espérée par les peuples victimes de dictateurs, est remise en cause en Espagne, pays où la dictature, née de la révolution des années 30, s’est éteinte il n’y a pas si longtemps. Elle est remise en cause, non pas sur le fond mais sur la forme car les principes qui structurent ce que l’on nomme aujourd’hui « démocratie », sont aliénés par la nature profonde des hommes qui se disputent le pouvoir et prétendent se mettre au service du peuple.

 

Aujourd’hui, certains en France font écho à la voix des jeunes espagnols comme sur le site « Réelle démocratie » :

http://www.reelledemocratie.fr/?page_id=143

D’autres sites présentent l’agenda des actions de démocratie directe à travers la France.

Et sur ce blog, un point de vue sur la politique qui se dit démocratique :

http://france-humaniste-rebelle.over-blog.com/article-les-fables-de-la-fontaine-illustrees-le-lion-abattu-par-l-homme-72888244.html

 

Après l’international socialiste qui se voulait précurseur du communisme mondial, voué en définitive non pas à la dictature du prolétariat mais à celle de la nomenklatura, la démocratie directe est-elle une nouvelle tentative d’humanisation de la gouvernance au niveau mondial ?

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22 mai 2011 7 22 /05 /mai /2011 15:53

 

Depuis toujours, du moins depuis le début des civilisations, les notions de culpabilité et d’innocence ont été appréciées en fonction du degré de respect, par les membres de la communauté, de règles établies. Dès lors qu’il existe une autorité en charge de juger du respect de ces règles par les individus, ces derniers ne peuvent être, de fait, ni coupables ni innocents a priori, d’une faute à laquelle on les associerait.

 

Aussi, la présomption de culpabilité ou d’innocence n’est qu’une question de point de vue car si une personne doit comparaitre devant la justice, c’est qu’elle est accusée donc présumée coupable. De même, s’il existe un processus judiciaire, c’est que cette même personne est également potentiellement innocente. Il appartient à l’autorité compétente de déterminer, in fine, s’il y a culpabilité ou innocence.

 

Ces derniers jours, les médias mettent en opposition la justice américaine et la justice française sur la présomption de culpabilité ou d’innocence mais personne ne se pose la question de savoir si les systèmes judiciaires sont fiables ou pas. En effet, quelle est l’importance de considérer le prévenu, a priori, coupable ou innocent si en définitive le tribunal se trompe dans son jugement. La valeur de la justice ne se mesure pas sur la manière dont sont considérés les justiciables et prévenus mais sur la qualité du jugement rendu. Les notions de compétence et d’intégrité des tribunaux sont des critères à ne pas négliger.

 

Il est indubitable que la justice est imparfaite et c’est bien la raison pour laquelle, comme le soulignait Blaise Pascal, les juges et les avocats se travestissent pour impressionner par leur image, faute de pouvoir le faire par leur « science ».

Nous avons beau jeu, en France, de nous targuer de la présomption d’innocence, alors qu’il y a tant d’erreurs judiciaires et surtout une incapacité des juges à reconnaître leurs fautes, quand la justice n’est pas elle-même juge et partie tel que c’est le cas au tribunal administratif. La réhabilitation des victimes de la justice Française est non seulement rarissime mais encore nécessite plus de temps et d’investissement que la canonisation d’un homme de bien par l’église.

Aux Etats Unis, la justice n’est pas plus parfaite mais lorsqu’il y a démonstration d’une erreur judiciaire, la victime en est dédommagée. Cela est exceptionnel et très mal indemnisé en France.

 

Alors, pourquoi montrer du doigt la justice américaine et sa présomption de culpabilité ?

Nous considérons qu’il est inhumain de malmener un prévenu avant même de savoir s’il est coupable ou non mais, en réalité, que se passe-t-il en France dans les commissariats, en particulier ceux des banlieues ? Les méthodes employées pendant les gardes à vue, ne sont-elles pas celles applicables à des coupables ? Ne ressemblent-elles pas à ce qui se pratique au Etats-Unis quelque soit l’individu ?

Quelque soit l’individu… Encore une marque d’équité outre-Atlantique.

En France, la présomption d’innocence se vérifie pour les dignitaires. Dans le pire des cas, lorsque ceux-ci ne peuvent échapper à la justice, ils vont dans une prison VIP et écrivent un livre qui leur rapporte encore de l’argent. Les gens du peuple, eux, sont traités comme l’a été Dominique Strauss-Kahn à New-York. C’est bien cela qui a choqué la sphère politique française et a été dénoncé par les média à son service.

 

Il est patent que les américains ne font pas dans la dentelle et qu’ils ne s’encombrent pas de morale et de principes humanistes lorsqu’il s’agit de leurs intérêts mais reconnaissons, au moins, que chez eux, la justice est la même pour tout le monde. Commençons donc par balayer devant notre porte car la présomption d’innocence sans l’égalité de traitement entre citoyens, n’a pas de réalité.

 

Soyons conscient, enfin, que la vraie question n’est pas celle de la présomption d’innocence mais celle de la qualité de la justice rendue et sur ce point, la France a encore beaucoup de progrès à faire. En effet, le monde juridique n’est pas formé à la logique mathématique, ce qui crée de vrais problèmes d’analyse des faits, de démonstration et de synthèse, tant aux avocats qu’aux juges. Quant à la justice administrative, celle-ci est juge et partie, c'est-à-dire aux antipodes des règles les plus élémentaires des droits de l’homme et du citoyen.

 

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